1931. La Seconde République d’Espagne est proclamée sous les yeux ébahis et confiants d’Angel Alcalà Llach, surnommé affectueusement Gelin, 7 ans. Bercé par les idéaux parentaux résolument libéraux, égalitaristes et anticléricaux, Gelin croit corps et âme en cette « République-providence » qui sonne la fin de l’asphyxie sociale. D’ailleurs son père lui annonce solennellement : » Le peuple vient de gagner. Sans coup de feu. Proprement. C’est la fin de la misère, de l’injustice et de l’ignorance. » La vie est alors douce à Madrid. Le soir, les parents jouent aux échecs au son du gramola, le tout nouveau mange-disque. Pourtant, malgré ces années d’effervescence et de liesse, la montée du franquisme vient saper les espoirs de la famille. Un matin, Gelin, alors adolescent, s’engage dans la Résistance pour « botter le cul des fachas » et lutter contre la vermine phalangiste. Mais sur le champ de bataille, les nobles convictions du jeune homme sont vite piétinées par les réalités du terrain et les faibles moyens à disposition de l’armée républicaine. Dépouillé de ses illusions, Gelin n’aura plus que l’amitié de ses compagnons d’infortune et son amour inébranlable de la liberté pour ne pas sombrer.