Né le 22 juillet 1946, Paul-Loup Sulitzer a été tour à tour chef d’entreprise, homme d’affaires, romancier et conseiller international. Auteur de Money, Cash, Hannah, le Roi vert, ses « westerns financiers » ont été vendus à plus de 43 millions d’exemplaires et traduits dans 43 langues jusqu’à aujourd’hui. Romancier à succès, à la vie riche et mouvementée, Paul-Loup Sulitzer est devenu un personnage médiatique incontournable. Pour certains, il est un monstre sacré, le héros d’un conte moderne qui nous laisse entrevoir que tout est possible, pour d’autres il est le type même du carriériste effréné. Cependant, il fascine autant qu’il suscite la rumeur. A bientôt 60 ans, Paul-Loup Sulitzer pose un regard lucide sur sa vie familiale, affective et professionnelle, mais l’homme, en qualité de survivant, n’en regarde pas moins vers l’avenir. S’il se plaît à dire qu’il a rencontré la terre entière et qu’il a mené une vie sans retenue, il évoque également ses souffrances. A travers de nombreuses photographies, Paul-Loup Sulitzer nous donne accès à l’essentiel : son humanité. « Dans ma vie, on trouve l’argent, les femmes, la beauté, la fortune, la gloire, les paillettes… puis, d’un seul coup, tout bascule. La vie, c’est ça, mais on ne l’apprend qu’un peu plus tard. »

Extrait du livre:
CS : Quels souvenirs gardez-vous…
PLS : De mon père, de ma mère ? C’étaient des gens extraordinaires, que j’ai perdus trop tôt. Mon père est mort lorsque j’avais dix ans. Cette disparition soudaine a été pour l’enfant que j’étais une véritable tragédie. Tout s’est écroulé autour de moi, tous mes repères ont volé en éclats. Aujourd’hui, et malgré les années, je crois que je suis encore profondément marqué par cette mort prématurée.

Mon père s’appelait Jules Sulitzer et c’était un personnage extraordinaire. Même si j’ai été orphelin très tôt, je me souviens très bien de lui. Ma mère, jeune veuve, ne s’est jamais remise du décès de son mari. Elle ne s’est jamais remariée et a gardé pour mon père un amour éternel. Elle est morte il y a une dizaine d’années, mais elle a toujours vécu avec l’image de son mari. La mort de mon père a été pour moi un cataclysme sans précédent. J’ai, du jour au lendemain, quitté l’insouciance de l’enfance pour entrer dans le monde sans pitié des adultes. Mon enfance a été complètement bouleversée.