C’est au carrefour de deux engouements que m’est venue l’idée de ce roman – mon premier roman ! – : « Meurtre à la Saint-Barthelemy ». Mon engouement d’abord pour l’EXPLORATION DU PASSE mais aussi pour la vulgarisation historique (dont j’ai fait mon métier puisque j’enseigne l’histoire dans la banlieue parisienne). Assez naïvement, j’apprécie ces romans où le fil des pages nous en apprend un peu sur telle ou telle période. Il faut dire que j’ai découvert Richelieu avec Alexandre Dumas, la Régence avec Paul Féval et le XIXe avec Ponson du Terrail. Dans « Meurtre à la Saint Barthelemy » j’ai voulu partager avec le lecteur quelques-uns des aspects du XVIe siècle qui m’avaient le plus intriguée. Pourquoi le XVIe siècle ? Parce que je le trouve paradoxal et en cela mystérieux et « inspirant ». Les cliché qui viennent à l’esprit lorsqu’on l’évoque sont bien chatoyants : Renaissance, poèmes de Ronsard, dorures, châteaux de la Loire… Mais l’étude plus avant du siècle en fait apparaître les noirceurs : intrigues, complots machiavéliques, guerres de religion qui culminent la nuit – monstrueuse – de la Saint Barthélemy. Derrière le massacre collectif du 24 août 1572, je me suis permis de glisser un crime particulier. Là entre en jeu le second de mes engouements : celui pour le ROMAN POLICIER. Et en particulier pour ce que l’on nomme le « whodunit » (le « who has done it ? », c’est-à-dire le « qui l’a fait ? »). Dans mon roman le jeune Virgile Prudhomme (en très humble disciple de ses maîtres de fiction : Hercule Poirot d’Agatha Christie, frère Cadfaël d’Ellis Peters, Sherlock Holmes de Conan Doyle, Guillaume de Baskerville d’Umberto Eco, Philip Marlowe de Raymond Chandler) cherche à identifier l’assassin de son père, un probe magistrat protestant. Son enquête dans le Paris suffocant de l’été 1572, le conduit ainsi du côté du Louvre – où intrigue Catherine de Médicis -, du côté du Pont Notre-Dame – où officient parfumeurs alchimistes et imprimeurs huguenots -, du côté du Quartier Latin – où se promène une troublante Florentine aux prunelles violettes -, et encore du côté du Marais – où l’on donne des rendez-vous d’amour qui mènent parfois à la mort. Avec « Meurtre à la Saint-Barthelemy », j’ai essayé de donner aux lecteurs et aux lectrices un rendez-vous d’histoire qui mène parfois au frisson. (Eva Prud’homme)