Le grain tombé entre les meules
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Description
Résumé :
« Je pensais que je n’aurais plus de suite à donner au Chêne et le Veau : si l’écrivain n’est plus sans logis, s’il n’a plus besoin de courir d’un toit étranger à un autre, si ses manuscrits restent tranquillement exposés à la vue dans différentes pièces sans qu’il doive les cacher dès que quelqu’un frappe, s’il peut en comparer sur une même table le début avec la fin et n’est pas contraint d’enfouir en terre l’ouvrage achevé alors, si on en juge à l’aune soviétique, les esquisses de la vie littéraire sont arrivées à leur terme ? Il serait même malséant de les poursuivre ? Je pensais placer une conclusion ainsi formulée à la fin des Invisibles. Mais jamais vous ne savez ce que l’avenir vous réserve. Me voici jugeant à l’aune occidentale et lancé à nouveau dans des esquisses – totalement inattendues, dans une nouvelle direction…
Comment faire pour vivre en Occident ? La meule du KGB ne s’est jamais fatiguée de chercher à me broyer, j’ai l’habitude, mais il y en a maintenant une autre, celle de l’Occident, qui est venue se placer tout contre la première et travaille de son côté (ce n’est pas sa première attaque aujourd’hui). Comment vivre ici ? Dès qu’il s’agit d’affaires, de finances, d’organisation, je cours à l’impasse, à des pertes, à des complications inextricables, au point que par moments le désespoir me prend : il me semble que j’ai perdu toute raison, que je ne sais plus agir, que tout ce que je fais est erroné. Autant je m’orientais, à l’Est, d’un oeil sûr, autant je vais ici à l’aveuglette. Comment s’y retrouver dans ce réseau de règles et de lois ?… »
Dans « Le Chêne et le Veau », paru en 1975, Soljénitsyne relatait ses années passées en Union Soviétique avant d’en être banni en 1974. « Le grain tombé entre les meules » apparaît comme le deuxième tome de ses mémoires. Et cette fois-ci, il raconte ses premières années d’exil depuis le harcèlement médiatique dont il fut la victime dès son arrivée en Allemagne en 1974 jusqu’à son installation dans sa ferme du Vermont aux Etats-Unis en 1978.
Soljénitsyne s’est servi des notes qu’il avait rédigées à l’époque.
Il parle de l’occident avec amertume et férocité. Aux Etats-Unis il s’était choisi une vie recluse faite de prière et de travail. Il ne sortait pratiquement pas de chez lui sinon pour des conférences dans des universités ou pour rendre visite à une communauté de vieux croyants reclus dans l’Ohio…
Bref sa vie, malgré l’expérience du totalitarisme, n’avait pas grand chose de l’idée que l’on se fait de la vie moderne d’un intellectuel d’aujourd’hui.
Cela dit, ce livre, qui sort 20 ans après les événements dont il parle, apparaît comme un témoignage historique majeur de l’époque de la guerre froide.
Une autobiographie de l’exil, sans indulgence sur ses propres erreurs ni sur cet autre monde, le nôtre, où rien ne correspond à la délivrance qu’il en attendait.
Détails & caractéristiques
Informations complémentaires
Poids | 0,600 kg |
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