Un jour j’ai tapé avec rage un titre : « I’Ecrit Rouge ». Que mettre là-dessous ? D’abord le Moyen-âge, Paris, de l’action et une enquête. La rage toujours : le héros, auteur de « l’écrit rouge », serait Ecrivain avec un grand E ! Puis la sagesse m’est revenue : un écrivain oui, mais un écrivain public. Dès lors une sorte de logique s’est imposée à moi. Il serait futé et savant, donc brillant sorbonnard. Ce qui ne fait un écrivain public qu’en cas de malheur. Paf ! Dix ans d’exil pour délit d’opinion puis retour à Paris dans un métier modeste, pour oublier et se faire oublier. Bruine, petit matin. C’est la disette à Paris en cet hiver 1408. Par la fenêtre de sa mansarde, I’Ecrivain voit une toute jeune fille manger son chat dans la cour d’une maison abandonnée. Furieux, il s’y précipite. La terreur de la gamine le calme. Plus tard il la retrouve clouée au mur par un carreau d’arbalète. Vengeur de l’innocence assassinée, il m’a alors entraîné dans les catacombes de Paris, les bas-fond des quais de Seine et la haute finance. Il a abouti, non sans y laisser des plumes. Le manuscrit fini, j’ai constaté, émerveillé, que ses lecteurs n’en sortait plus avant la dernière ligne. Albin-Michel l’a pris. J’étais sur un petit nuage. Je ne veux plus en redescendre. (Hubert de Maximy)

Dans les ruelles obscures du Paris médiéval, les gens honnêtes sont rares, par trop occupés à survivre en ces temps de disette. Dans son échoppe qui sent le parchemin, un homme prend la plume pour ceux qui ne savent pas écrire. Et quand l’injustice frappe l’un d’eux, il questionne, enquête, dévoile des secrets, désigne des coupables. Personne ne connaît son nom. On l’appelle  » L’Ecrivain public « . En 1411, Paris, aux mains des Armagnac, est assiégée par les Bourguignons qui n’ont qu’un désir : affamer la capitale. De loin, un homme observe une maison abandonnée, où il surprend un étrange spectacle. Quelques jours plus tard, on y retrouve une belle fille assassinée, puis une autre… Qui se cache derrière ce carnage ? À l’Ecrivain publie de démêler cette sombre affaire.