La flibuste ? Une histoire à réécrire. A redécouvrir. Et qui débute avec la découverte du Nouveau Monde, en 1492. En 1493 et 1494, le pape a réservé « l’évangélisation » des terres nouvelles aux seuls Espagnols et Portugais : « Et nous défendons à tous autres, sous peine d’excommunication, de s’y rendre et d’y faire commerce sans notre permission. » François Ier conteste : « Je voudrais bien voir la clause du testament d’Adam qui m’exclut du partage du monde ! » Mais qui oserait risquer l’excommunication ? Les richesses découvertes tournent les têtes. De l’autre côté du monde, à Veracruz, s’entassent l’or, l’argent, les pierreries arrachés au Mexique, au Guatemala, au Venezuela. A Carthagène, les richesses de la Colombie. A Nombre de Dios celles du Pérou acheminées à dos de mules à travers l’isthme de Panama. Et, deux fois l’an, en lourds convois, les galions lèvent l’ancre pour La Havane puis, de là, appareillent pour une Séville richissime. Des montagnes d’or et d’argent qui se déverseront sur l’Espagne ! Ce sera donc le champ ouvert aux entreprises individuelles et la naissance de la flibuste. « Qui tient la mer, tient le commerce du monde … »