Dans le sous bois bordant la maison de Shelley, la tempête faisait rage, secouait les branches des chênes centenaires dans un fracas assourdissant, tandis que la lumière blanche des éclairs transperçait sporadiquement les vitres. Shelley alla s’enfermer à double tour dans sa chambre, s’adossa à la porte en tremblant. Non, ce n’était pas la nature déchaînée qui la terrorisait. Il y avait quelqu’un dans la maison. Quelqu’un ou quelque chose, dont elle sentait l’énergie maléfique imprégner l’atmosphère… Et soudain, Shelley se sentit collée au battant, comme si une ventouse l’aspirait de l’autre côté de la porte, paralysait son corps, comprimait son cerveau. Une bête immonde essayait de s’infiltrer dans la chambre. De pénétrer en elle. Ian ! Ian ! cria-t-elle en silence. Ian McLaren, son unique voisin… Ses yeux verts et phosphorescents voyaient à travers les murs. Lui seul pouvait l’entendre, la sauver. Ou l’abandonner sans merci.