Tintin – L’hebdomadaire des Super-Jeunes de 7 à 77 ans. année 40 N°3

Tintin – L’hebdomadaire des Super-Jeunes de 7 à 77 ans. année 40 N°3

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Description

Tintin, également appelé Le Journal Tintin à certaines époques, ou Kuifje dans la version néerlandaise — du nom du personnage de Tintin dans cette langue —, est un magazine hebdomadaire de bande dessinée réaliste de la seconde moitié du XXe siècle publié par les éditions du Lombard. Sous-titré « Le journal des jeunes de 7 à 77 ans » puis « Le super journal des jeunes de 7 à 77 ans », il a publié des séries comme Blake et Mortimer, Alix, Michel Vaillant, Ric Hochet, Thorgal et, bien sûr, Les Aventures de Tintin et Milou et Quick et Flupke.

Le premier numéro de l’édition belge est publié le . Cette édition fut également distribuée au Canada. Peu de temps après, la version néerlandaise, Kuifje, est également publiée. Le premier numéro de l’édition française, également distribuée en Suisse, sort en 1948.

L’idée de publier ce magazine vient d’André Sinave1, qui désire capitaliser sur le succès de la série Tintin créée en 1929 pour Le Petit Vingtième par Hergé. Par la suite, une rencontre entre Hergé, André Sinave et Raymond Leblanc est organisée1. C’est Raymond Leblanc et Georges Lallemand qui fondent à Bruxelles la maison d’édition Le Lombard, chargée de publier le périodique.

Le journal cesse de paraître en novembre 1988 car les ayants droit d’Hergé ont décidé de lancer, sans les Éditions du Lombard, un nouveau journal intitulé Tintin reporter. Celui-ci disparaît au bout de quelques mois, faute de succès. Le Lombard lance à son tour un nouveau périodique destiné à remplacer Tintin, Hello Bédé, qui paraît jusqu’en 1993.

Le début : 1946-1949

Buste d’Alix sur la tombe de Jacques Martin au cimetière de Céroux (Belgique).

Le premier numéro, daté du , comporte douze pages et réunit des artistes de bandes dessinées de renom :

  • Paul Cuvelier avec L’extraordinaire odyssée de Corentin Feldoë (Corentin) ;
  • Hergé avec Le Temple du Soleil (Tintin) ;
  • Jacques Laudy avec La légende des quatre fils Aymon ;
  • Edgar Pierre Jacobs avec Le Secret de l’Espadon (Blake et Mortimer).

Dès le treizième numéro (), le Journal de Tintin passe à seize pages.

Les années suivantes, Hergé reprend Jo, Zette et Jocko, apparus pour la première fois dans Cœurs Vaillants. Étienne le Rallic fournit une variation humoristique avec Jojo Cow-Boy et Teddy Bill.

En 1947, Tonet Timmermans dessine des couvertures puis une bande dessinée.

En 1948, Jacques Martin arrive avec Alix, en même temps que Dino Attanasio et Willy Vandersteen.

En , le Journal de Tintin passe de seize à vingt pages.

Pendant plusieurs décennies, Hergé garde le contrôle artistique du magazine, d’où ses interférences dans, par exemple, Le Fantôme espagnol de Willy Vandersteen, premier épisode de Bob et Bobette publié dans le journal, (Suske en Wiske en néerlandais en est à son dixième récit à cette époque); cet épisode et les suivants publiés dans le Journal de Tintin sont redessinés dans une ligne plus claire et épurée.

Le , est publiée la première version française du Journal de Tintin. Bien que les versions belge et française comportent presque les mêmes bandes dessinées, il y a des lignes éditoriales distinctes. De plus, alors que l’édition belge recommence la numérotation à chaque année, l’édition française utilise une numérotation continue d’une année à l’autre.

En 1949, Bob de Moor rejoint le Journal de Tintin et y dessine quelques pages de gags.

Le chèque Tintin

Pour fidéliser ses lecteurs, le journal crée une sorte de point de fidélité qu’il nomme le chèque Tintin (qui se nommera en Belgique le timbre Tintin) et dont on trouve un point dans chaque exemplaire du journal. On peut obtenir des cadeaux divers, tous hors commerce (ce sera l’idée de génie) en échange d’un nombre donné de points pour chaque cadeau. Des marques de produits alimentaires, devant l’engouement des lecteurs s’affilient elles aussi au chèque Tintin : on en trouve sur des boîtes de farine, de semoule, des soupes, des entremets, et il existe même un soda Tintin, puis des chaussures Tintin.

Parmi les cadeaux, les très beaux chromos de la collection Voir et savoir ayant pour thèmes l’aviation, les bateaux, l’automobile illustrés d’images originales et un jeu de l’oie dont chaque case est une image extraite d’un album et plus ou moins en rapport avec la case en question. Le jeu porte extérieurement une vignette dorée représentant un chèque Tintin géant.

La SNCF se met elle-même de la partie en proposant d’échanger huit cents chèques Tintin contre cent kilomètres en chemin de fer !

Les années 1950

Les années 1950 voient l’arrivée de nouveaux artistes :

Nouveaux artistes des années 1950
Nom Avec les séries
Raymond Reding Jari (1957, sports)
Vincent Larcher (1963, sports)
Section R (1972, sports
Albert Weinberg Dan Cooper (1957, aviation)
Tibet Chick Bill (western humoristique)
Ric Hochet (journaliste enquêteur)
Raymond Macherot Chlorophylle
Clifton (détective) repris plus tard par Turk, De Groot et Bedu,
François Craenhals Pom et Teddy
Liliane et Fred Funcken Le Chevalier blanc
Jacques Martin Lefranc
Jean Graton Michel Vaillant
Albert Uderzo et René Goscinny Oumpah-Pah
Dino Attanasio Signor Spaghetti
Berck Strapontin

Rivalité entre Tintin et Spirou

Pendant des années, les journaux Spirou et Tintin sont en émulation mutuelle jusqu’à la disparition de ce dernier au début des années 1990, avec un apogée dans les années 1950 et 1960. Les deux hebdomadaires ont d’abord des tons totalement différent, Spirou axé sur la fantaisie et l’humour, Tintin d’un aspect plus sérieux et éducatif5. Tintin commence à modifier sa ligne éditoriale au milieu des années 1950, en débauchant André Franquin qui vient de se disputer avec Dupuis6 et surtout au milieu des années 1960, en recrutant Michel Greg comme rédacteur en chef. Dès lors, les différences éditoriales des deux hebdomadaires ne vont plus être aussi nettes7. L’autre grosse différence est le style graphique, Spirou étant adepte de la caricature et du dessin instinctif (style dit de l’école de Marcinelle du nom de la commune de Charleroi où résidait Dupuis), alors que Tintin possède un style plus académique et réaliste (l’école de Bruxelles, la ligne claire)8. L’ambiance au sein des deux rédactions est également très différente, car chez Spirou les auteurs sont indépendants et travaillent chez eux en toute liberté, alors que chez Tintin les auteurs travaillent souvent avec des horaires de bureau9.

Entre les deux périodiques existe un accord tacite de « non-agression » qui fait qu’une maison d’édition ne peut débaucher un auteur du concurrent10. Les deux maisons d’édition préfèrent se livrer concurrence sur la qualité du papier d’impression ou le nombre de pages, plutôt qu’à une surenchère sur les auteurs qui ferait grimper le prix des planches11. Quelques exceptions cependant, la plus spectaculaire étant le passage chez Tintin d’André Franquin, qui collabore pendant quelques années aux deux hebdomadaires en même temps10. D’autres transfuges de Spirou à Tintin suivront, Michel Greg12 et Will (qui fait le chemin inverse quelques années plus tard)13, Eddy Paape14, ou de Tintin à Spirou, comme Raymond Macherot15. Lorsque les auteurs changent d’employeur, ils sont obligés d’abandonner tous leurs droits sur leurs séries et personnages précédents et bien souvent ils se contentent de recréer une série similaire en changeant simplement la forme graphique et le nom des personnages16. Les ventes des deux hebdomadaires n’ont jamais connu de gros écarts11.

André Franquin crée la série Modeste et Pompon pour le Journal de Tintin alors qu’il poursuit d’autres séries chez Spirou. André Franquin quitte le Journal de Tintin après ses obligations contractuelles, mais la série Modeste et Pompon est poursuivie plusieurs années par Dino Attanasio, Mittéï, Griffo ainsi que Walli et Bom.

Certains artistes passent de Spirou vers Tintin tels que Eddy Paape, Jean Graton et Liliane et Fred Funcken. D’autres passent de Tintin vers Spirou tels que Raymond Macherot et Berck.

Les années 1960

Statue de Cubitus, personnage de Dupa
à Limal (Belgique).

Un nouvel élan humoristique est donné avec l’arrivée des artistes suivants :

  • Greg avec Rock Derby et Zig et Puce,
  • Géri avec Magellan,
  • Christian Godard avec Martin Milan,
  • Jo-El Azara avec Taka Takata,
  • Dany avec Olivier Rameau,
  • Dupa avec Cubitus,
  • Bob de Groot, Pierre Guilmard et Hachel avec Benjamin,
  • Jean Torton, Christian Denayer avec Alain Chevallier,
  • William Vance avec Ringo et Bruno Brazil,
  • Hermann avec Bernard Prince et Comanche,
  • Eddy Paape avec Luc Orient.

Au numéro 9 de la 15e année (), le Journal de Tintin passe à 48 pages pour accueillir, entre autres, toutes ces nouvelles séries.

En 1968, 1969 et 1970, le journal participe, avec les firmes Apollinaris et Torck, à l’organisation des trois dernières éditions des jeux de plage publicitaires Les Rois du volant à la côte belge.

Les années 1970

Le supplément trimestriel Tintin Sélection 1955 (0) et les numéros 1 (1968) à 38 (1978).

Le magazine retourne à la bande dessinée réaliste avec :

  • Claude Auclair et Simon du Fleuve,
  • Derib et Buddy Longway,
  • Carlos Giménez et Dani Futuro,
  • André Beautemps et Michaël Logan,
  • Franz et Jugurtha,
  • Cosey et Jonathan,
  • Ferry et Ian Kalédine,
  • Gilles Chaillet et Vasco,
  • Michel Schetter et Les Années de Feu,
  • Pierre Brochard et Les Gens de Lameraven,
  • Jean-Claude Servais,
  • Hugo Pratt et Corto Maltese et
  • Will Eisner et The Spirit.
  • Grzegorz Rosiński et Jean Van Hamme avec Thorgal

Mais l’humour n’est pas oublié avec :

  • Turk et De Groot avec Robin Dubois et
  • Serge Ernst et ses Clin d’Œil.

Les années 1980, le déclin

Dans les années 1980, les ventes déclinent ; peu d’artistes rejoignent le magazine, tels :

  • Bernard Capo avec Loïc Francœur,
  • René Sterne avec Adler,
  • Michel Weyland avec Aria.

La fin du titre original Tintin eut lieu en . Il continua un mois plus tard sous le nom Tintin reporter, publié par Yeti Presse.

La version française avait déjà été arrêtée en 1972 et continuait sous différents noms (Tintin l’Hebdoptimiste, Nouveau Tintin) jusqu’en 1988.

Tintin reporter ne survécut que quelques mois et fut suivi par Hello Bédé en .

La version finale, de nouveau publiée par Le Lombard, continua jusqu’en 1993.

Les années 2020, un numéro spécial unique

Le , lors d’une conférence de presse au 50e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, les éditions du Lombard annoncent, pour fêter leur 77 ans d’existence, qu’un numéro spécial unique du Journal de Tintin sera publié le , en collaboration avec la société Moulinsart 1

 

Informations complémentaires

Poids 0,400 kg

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