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Pascal Rostain
Description
Résumé
Si je comptais combien de journées en dix ans ce travail fut rentable, j’en conclurais que près de neuf ans et neuf mois il eût mieux valu que je parte bronzer sous les palmiers. Paparazzo, c’est un boulot où tu passes des semaines dans une bagnole qui pue le gras de jambon et le camembert, à attendre devant une porte cochère, en vidant des bouteilles de Vittel et des Thermos de café, grillant des clopes et trop de cigares sous les regards suspicieux des riverains. Un paparazzo en planque est plus suspect qu’un terroriste tchétchène déambulant avec son sac à dos dans la gare centrale de New York ou qu’une bande de Roms jouant à l’épervier place Beauvau. La déception est le quotidien de notre métier de chasseur. Nous traquons, guettons, encerclons, piégeons, enfumons. Avec des jets, des yachts, des hélicos, des palmes, des pédalos, des Harley, des mobylettes, des tongs, des santiags, des barques ou des sampans. Rarement, nous déclenchons. Merveilles alors que ces parcelles de vie dérisoires et futiles, que ces instants magnifiques et baroques capturés grâce à notre téléobjectif.
Notre boulot consiste à jouer banco et à ne jamais se coucher. C’est une question de principe. On n’abandonne pas en cours de partie. Dy a une morale des paparazzi comme une morale du «milieu». Tous les coups sont permis pourvu qu’ils soient bien joués. Notre boulot est un jeu de hasard et un jeu de société. Un jeu de cartes de visite et de visites à l’improviste. Pour empocher la mise, c’est au casino qu’il faut jouer. À la grande table. Et pas au flipper du café d’en face. De ce métier foldingue, je vais essayer de tout te dire, Saucisson (oui j’appelle tout le monde «Saucisson», faut que tu t’y habitues), tout te balancer et même me balancer !
Tu vas rire mais figure-toi que j’ai fait des études. Une école de commerce, puis mon service militaire dans un régiment de parachutistes. À l’époque, quand tu cherchais du travail, on t’en proposait. Chez Havas, le chef du personnel m’offre de partir au Brésil implanter une filiale publicitaire. Contrat conclu, seulement il me faut attendre six mois. Je m’ennuie. Ma mère est une merveilleuse photographe amateur, je lui pique son Nikon et décide de partir jouer au reporter de guerre en couvrant la guerre civile qui ravage le Tchad. Je propose mes services à deux magazines; l’un me paie des péloches, l’autre le billet d’avion. 1978, j’arrive à N’Djamena. Les photographes rigolent en voyant débarquer ce casse-cou morveux. Ils deviendront mes copains quand l’ambassadeur de France s’inquiétera de savoir si je suis bien le neveu de l’ambassadeur Claude Rostain. Oui, monsieur. Tous les soirs, l’Excellence me fera porter deux bouteilles de Dom Pérignon bien fraîches que je partage dans la canicule tchadienne avec ces envoyés spéciaux. Giscard décide d’abandonner le Tchad et de rapatrier ses troupes de l’autre côté du fleuve Chari au Cameroun. J’embauche un gamin, qui, la hache à la main, me conduit en pirogue dans N’Djamena assiégée. Je rapporterai de ces trois jours et trois nuits de folie sanguinaire mon premier reportage.
Détails sur le produit
- Éditeur : Grasset (29 janvier 2014)
- Langue : : Français
- Broché : 240 pages
- ISBN-10 : 224680616X
- ISBN-13 : 978-2246806165
- Poids de l’article : 200 g
- Dimensions : 13 x 1.7 x 20.5 cm
Biographie de l’auteur
- Pascal Rostain est le roi, le King, la Star des paparazzi. Il “planque” pour Paris-Match depuis une vingtaine d’années. Il a “shooté” tous les grands de ce monde et ses photos (résolument indiscrètes) ont fait le tour de la planète. Sa religion : le culot. Sa méthode : la patience. Sa devise : il y a toujours un moment où le Pape prend un bain de soleil.
Informations complémentaires
Poids | 0,300 kg |
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